Frédérique Hervet : de la relation à la nature comme moment d’échange
Voyageuse, Frédérique Hervet porte un regard aiguisé sur les lieux qu’elle parcourt. Les échanges avec les personnes qu’elle rencontre nourrissent sa pratique artistique. Ses œuvres évoquent le rapport que nous entretenons avec les plantes comme sources de vie.
Les ateliers qu’elle propose sont toujours pour elle matière à création et l’inspirent pour faire surgir de nouvelles formes. Généreuse, cette artiste privilégie les relations humaines pour laisser venir des récits.
Jardinière, sa relation à la terre enrichit également sa création. Pour Frédérique Hervet, le contact avec la nature lui transmet une énergie. Ses créations reflètent ce besoin de sensations avec le sol et avec les plantes.
Des grands panneaux, bas-reliefs blancs, les « manteaux de présence » épousent les murs du centre culturel Max Juclier. De loin, des formes organiques apparaissent et en s’approchant se révèlent, des végétaux, des fruits et légumes tels qu’ils remontraient des profondeurs de la terre. Certains libèrent leurs sucs. L’action du temps de la nature semble se poursuivre à l’intérieur de cette pièce.
De grands lés de papier peint transmettent les traces d’images composées. Les couleurs délavées suggèrent des souvenirs qui remontent à la surface. Une nouvelle couche d’histoire s’ajoute alors à cette demeure située à proximité d’anciennes terres agricoles.
Le motif de la main se retrouve dans l’ensemble de ses créations. Toutes ses mains ne sont-elles pas celles de ces jardiniers, ceux qui transmettent leurs savoir-faire ? Ces mains sont pour Frédérique Hervet des formes avec lesquelles elle expérimente de multiples combinaisons.
Une série de cyanotypes, tels des vitraux, montre des végétaux connectés à des mains de papier. Dans certains, les mains s’enlacent, paraissent danser tandis que dans d’autres s’unissent pour prendre la forme du végétal. De la racine à l’arbre, la main constitue un lien. Ce qui met en lumière la ressemblance entre le corps et le végétal, tous deux constitués d’un système de réseaux.
Dans des dessins à la mine de plomb, collages, des images présentant des figures humaines se fondent parmi un végétal. Et la main se raccroche au sol comme si elle allait y puiser une énergie de façon à retrouver de la force, une résistance. Au travers de chaque dessin, une histoire entre fiction et réalité s’invente.
Une série de planches d’herbier réalisées à la technique du tataki-zomé peut être sujet à la création de familles de plantes. En manipulant son papier comme une sculptrice, Frédérique Hervet a fait émerger des formes qui semblent en mouvement.
A chaque expérience artistique, un souvenir, un lien avec un lieu, un pays et des promenades reviennent chez cette artiste sensible à la beauté du monde végétal et aux personnes qu’elle croise sur son chemin.
Au travers de ses œuvres, Frédérique Hervet rend hommage aux femmes qu’elle a rencontré et à toutes les personnes avec lesquelles elle partage des moments intenses de création.
De la racine à nos racines, ses œuvres évoquent les relations fécondes qui unissent l’homme avec la terre. Elles permettent une libération, l’envie de partager l’amour des plantes, des légumes et leurs bienfaits.
Ainsi, cette résidence a permis à Frédérique Hervet de poursuivre ses expériences et recherches personnelles autour de la nature comme ressource. Ces œuvres redonnent à voir le monde physique qui nous entoure. De même qu’elles sollicitent l’envie de les toucher, elles invitent à reprendre contact avec la terre, à ressentir sa texture et à observer les végétaux, légumes et fruits qui poussent : plaisir des yeux et apprentissage du fonctionnement du monde physique qui nous entoure.
Pauline Lisowski
«...Des grands panneaux, bas-reliefs blancs, les «manteaux de présence» épousent les murs du centre culturel Max Juclier. De loin, des formes organiques apparaissent et en s’approchant se révèlent, des végétaux, des fruits et légumes tels qu’ils remontraient des profondeurs de la terre. Certains libèrent leurs sucs. L’action du temps de la nature semble se poursuivre à l’intérieur de la pièce.
Une série de cyanotypes, tels des vitraux, montre des végétaux connectés à des mains de papier. Dans certains, les mains s’enlacent, paraissent danser tandis que dans d’autres s’unissent pour prendre la
forme du végétal.»
extrait du texte de Pauline Lisowski écrit à l’occasion de ma résidence au centre culturel Max Juclier à Villeneuve-la-Garenne , été 2018
vers le livre de marches
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Manteaux de présence
paraffine sur papier moulé et tissu
série de panneaux de dimensions différentes 2018
Papiers peints. Transfert sur papier. Les matrices sont réalisées par des femmes de l'AASFAM lors de rencontres pendant la résidence.
4 panneaux cyanotype et impression sur papier, paraffine et tissu. Longueurs variables, l:59 cm 2018
Main prothèse
qui donne vie
Graphite feuille d'or et transfert sur papier coréen l:31cm
DE LA RELATION A LA NATURE COMME MOYEN D'ECHANGE
Résidence au Centre culturel Max Juclier été 2018
2017-2018 Ateliers rencontres avec différents publics de Villeneuve-la-Garenne: bibliothèque Aimé Césaire, association AASFAM, maternelle Jean Moulin
Estampage à la mine de plomb, transfert sur papier et travail photo